TANGIBLE 

Après une incursion dans le monde du théâtre et de l’art contemporain, c’est de la rencontre avec la pratique du tango argentin que nait véritablement son goût pour la création. De là s’ouvre un autre monde, celui des danses d’improvisation tels que le contact improvisation et la composition instantanée. 

Edwine Fournier crée alors la matière « tango contact ».

L’exploration de ces différentes pratiques donne naissance en 2004 à l’Association Tangible à travers 

laquelle Edwine Fournier se réapproprie le concept du bal. La danse à deux est alors revisitée par 

l’expérience de la danse contemporaine dans le cadre de Bals du siècle avec l’équipe Petit Bain, des Pronomade(s) en Haute-Garonne, du projet Bal de match et, régulièrement, dans divers lieux: à la Java, à la Nef de Pantin etc. 

Les premières créations de l’Association Tangible sont avant tout des créations in-situ comme Inconsolables mais vivants en 2004.

S’en suivra l’envie de préciser l’écriture chorégraphique dans un contexte plus resserré et intime suite à la rencontre avec une marionnettiste, Mélanie Mazoyer.  Ainsi, côté scène, Edwine Fournier développe un langage qui emprunte autant à la danse contemporaine qu’à la marionnette, aux arts plastiques ou à la création sonore, confrontant ainsi les mouvements intérieurs aux réalités tangibles. Les pièces La traversée des faux plis et 100% Tortue en sont issues.  

En 2009, l’Association Tangible opère un virage important dans son histoire. Edwine Fournier co-réalise avec Olivier Toulemonde une commande sur le paysage pendant trois ans passée par le CNAR Haute-Garonne Les Pronomade(s). Cela  permettra à Edwine Fournier de réaffirmer les orientations de travail de l’Association Tangible sur les problématiques d’implantation sur un territoire. D’où l’intégration au collectif La Blanchisserie pour participer au projet culture à l’hôpital au sein de l’hôpital Charles Foix à Ivry-sur- Seine en 2011. Edwine Fournier s’oriente vers des Petites Fugues, impromptues et perturbations tout terrain.

L’année 2011 marque le développement de projets en lien avec des questions de mutations urbaines. A ce propos, lors de la création Espèces – espaces en voie de disparition,  Edwine Fournier créée une nouvelle matière artistique : « l’archéographie » qu’elle explore actuellement avec l’association Des Ricochets sur les Pavés. Cette « archéographie » de la Bièvre a abouti à une création in situ, La Bièvre à contre-courant, dont les deux premiers opus ont été présentés lors des Journées du Patrimoine en 2013 et en 2014.

Par ailleurs, en 2012, Tangible renoue plus définitivement avec sa matière d’origine (le tango contact) par la création contextuelle de Chemin des Tortues et Sortie du Chantier qui se ré-écrit en relation avec les lieux rencontrés et leurs réalités urbaines et sociales.

Aujourd’hui, l’Association Tangible a pour but de mettre en forme des actions poétiques à partir de 

l’expérience du corps et du mouvement en lien avec un site, un territoire et des populations, des actions. Elle développe un langage chorégraphique qui s’appuie sur différentes matières (corps sensible, théâtre, contact-improvisation, tango argentin, arts plastiques, marionnette…) mettant en scène les corps au plus proche des gestes et des usages du quotidien, posant ainsi l’attention sur les façons d’habiter l’espace de la relation, et sur les usages de l’espace public.