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MANON GIGNOUX

EQUIPE ARTISTIQUE

 

Edwine Fournier, conception et directrice artistique

Benjamin Bibas, co-auteur et créateur sonore

Sylvain Beauchampsperformeur

Geneviève Cron, performeuse

Hugues Forey, performeur

Karine Grenier, performeuse

Natyelli Mora, performeuse

Gerry Quévreux, performeur

Manon Gignoux, costumière et plasticienne

Popé (Eric Bézy)regard ballon, scénographe et vidéaste

 

 

 

Artiste plasticienne, je centre mon travail sur la sculpture textile, le dessin et la peinture, essentiellement à partir d’un usage détourné du vêtement. J’envisage le vêtement en tant que volume, enveloppe, matière première à réinventer, sculpture à extraire, ombre à révéler.

 

J’explore le rapport du vêtement au corps, le vêtement hors le corps, les traces de l’usage et les présences passées. Le vêtement joue comme une seconde peau, un substitut du corps, une évasion dans l’imaginaire. J’ai recours au tissu comme matériau organique, à la fois proche de notre intériorité et lié à l’apparence : ce paradoxe ouvre des questionnements sur l’absence, l’invisible, ce qui nous échappe,

jusqu’à la sublimation de la matière.

 

La notion de temps irrigue l’ensemble de mon travail. Le vêtement est pour moi le prolongement inanimé de ce que fut un corps vivant, un support de mémoire et de vécu, il devient la métaphore d’une vie nouvelle. Je travaille le temps comme un matériau en devenir : en malaxant les tissus, en défaisant l’habit, je le transforme et le fais évoluer.

 

La « matière-vêtement » me semble inépuisable : depuis le haillon que je récupère, les complexités de ses fibres, jusqu’aux formes élémentaires, épurées, abstraites. Dans un jeu de déconstruction / reconstruction, j’examine l’envers des choses, l’altération, l’empreinte des mouvements répétés. Ma recherche s’élabore ainsi à partir de survivances, sur fond de collectes d’images et de matériaux plastiques (vêtements et objets mis au rebut, fragments de tissus anciens...).

 

Je conçois le dessin comme une esquisse de l’absence, une ellipse des corps.

Avec les peintures, je donne une impulsion à l’imaginaire. J’expérimente la peinture sur la base d’impressions photographiques de mes vêtements-sculptures, d’empreintes, ou de traces vestimentaires. La détérioration première des supports (déchirures, froissures, effacement de la forme initiale, tâches, coulures) guide ce qui va surgir : ombres, revenants dans des halos déchirés. L’image investie par la matière découvre un potentiel insoupçonné de formes, de figures, d’élans, hors des préconçus, révélant l’impensé. La peinture donne naissance à quelque chose d’étrange au-delà de moi. Elle est le lieu d’une énergie physique, d’une gestuelle dansée qui allège les traces et risque d’abimer la mémoire.

 

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